Donc, selon l'analyse ci-dessous parue dans Jeune Afrique, l'Algérie devrait suivre l'exemple de l'e-URSS et brader ses "bijoux de famille".
En refusant le libéralisme au profit d'un budget en expansion, l'Algérie se rapproche de la stratégie adoptée par le Premier ministre malaisien Mahathir Mohamad, qui s'était opposé aux préconisations du FMI. Mais l’Algérie de Bouteflika n’a rien à voir avec la Malaisie de Mahathir...
(...).
L’équation qui s’impose au gouvernement algérien est complexe. En attendant une remontée durable des cours du pétrole, dont la chute a sévèrement dégradé ses comptes depuis 2014, il lui faut contenir ses déficits, soutenir une croissance molle et un dinar vacillant sans exaspérer une population biberonnée aux subventions et à l’intervention étatique.
Fonds monétaire international (FMI) et Banque mondiale lui conseillaient rigueur budgétaire et développement des exportations. Il a pris la direction opposée : le budget complémentaire publié le 2 mai prévoit une rallonge de 500 milliards de dinars (3,6 milliards d’euros) pour cinq ministères et une « taxe supplémentaire provisoire préventive » sur les importations de produits finis.
(...).
Certains applaudiront un tel refus du libéralisme, rappelant celui qu’avait opposé au FMI le Premier ministre malaisien Mahathir Mohamad, qui avait choisi, lui aussi, protectionnisme et budget en expansion en 2000.
L’Algérie de Bouteflika face à la Malaisie de Mahathir
En fait, l’Algérie de Bouteflika n’a rien à voir avec la Malaisie de Mahathir. La première s’est de longue date recroquevillée sur elle-même et n’exporte que du pétrole quand la seconde était immergée dans la mondialisation et se portait comme un charme jusqu’à l’éclatement de la « bulle internet » de 2000.
(...).
En revanche, la voie choisie par Alger ressemble à un sauve-qui-peut. Face à la crise pétrolière, il faudrait que les autres secteurs de l’économie compensent par un surcroît de ventes à l’étranger l’effondrement des recettes d’exportation qui en est résulté.
Hélas, l’Algérie n’a pas grand-chose à vendre à part des hydrocarbures. Abritées derrière le protectionnisme ambiant, ses entreprises ont pour la plupart adopté une attitude rentière. Pourquoi se démener pour vendre en Europe ou dans le reste de l’Afrique quand il est plus facile d’approvisionner un marché intérieur protégé, fût-ce au prix de petits arrangements avec les pouvoirs ?
Conséquence de cette atonie : quatrième producteur mondial de dattes, l’Algérie en exporte pour une quarantaine de millions de dollars par an, mais importe pour cinq fois plus mayonnaise, ketchup et autres condiments.
(...).
L’ombrageuse Algérie n’aime pas les investisseurs étrangers. La règle des « 49/51 » interdit à une entreprise étrangère de détenir la majorité du capital d’une société algérienne. La technostructure a tué dans l’œuf toutes les tentatives pour l’assouplir. La même technostructure fera tout pour avorter la seule mesure « libérale » de la loi de finances complémentaire, qui prévoit que des investisseurs étrangers pourraient se voir concéder des terres dans un pays où 3 millions d’hectares sont en jachère-.
Alain Faujas in Jeune Afrique (extraits).
En refusant le libéralisme au profit d'un budget en expansion, l'Algérie se rapproche de la stratégie adoptée par le Premier ministre malaisien Mahathir Mohamad, qui s'était opposé aux préconisations du FMI. Mais l’Algérie de Bouteflika n’a rien à voir avec la Malaisie de Mahathir...
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L’équation qui s’impose au gouvernement algérien est complexe. En attendant une remontée durable des cours du pétrole, dont la chute a sévèrement dégradé ses comptes depuis 2014, il lui faut contenir ses déficits, soutenir une croissance molle et un dinar vacillant sans exaspérer une population biberonnée aux subventions et à l’intervention étatique.
Fonds monétaire international (FMI) et Banque mondiale lui conseillaient rigueur budgétaire et développement des exportations. Il a pris la direction opposée : le budget complémentaire publié le 2 mai prévoit une rallonge de 500 milliards de dinars (3,6 milliards d’euros) pour cinq ministères et une « taxe supplémentaire provisoire préventive » sur les importations de produits finis.
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Certains applaudiront un tel refus du libéralisme, rappelant celui qu’avait opposé au FMI le Premier ministre malaisien Mahathir Mohamad, qui avait choisi, lui aussi, protectionnisme et budget en expansion en 2000.
L’Algérie de Bouteflika face à la Malaisie de Mahathir
En fait, l’Algérie de Bouteflika n’a rien à voir avec la Malaisie de Mahathir. La première s’est de longue date recroquevillée sur elle-même et n’exporte que du pétrole quand la seconde était immergée dans la mondialisation et se portait comme un charme jusqu’à l’éclatement de la « bulle internet » de 2000.
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En revanche, la voie choisie par Alger ressemble à un sauve-qui-peut. Face à la crise pétrolière, il faudrait que les autres secteurs de l’économie compensent par un surcroît de ventes à l’étranger l’effondrement des recettes d’exportation qui en est résulté.
Hélas, l’Algérie n’a pas grand-chose à vendre à part des hydrocarbures. Abritées derrière le protectionnisme ambiant, ses entreprises ont pour la plupart adopté une attitude rentière. Pourquoi se démener pour vendre en Europe ou dans le reste de l’Afrique quand il est plus facile d’approvisionner un marché intérieur protégé, fût-ce au prix de petits arrangements avec les pouvoirs ?
Conséquence de cette atonie : quatrième producteur mondial de dattes, l’Algérie en exporte pour une quarantaine de millions de dollars par an, mais importe pour cinq fois plus mayonnaise, ketchup et autres condiments.
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L’ombrageuse Algérie n’aime pas les investisseurs étrangers. La règle des « 49/51 » interdit à une entreprise étrangère de détenir la majorité du capital d’une société algérienne. La technostructure a tué dans l’œuf toutes les tentatives pour l’assouplir. La même technostructure fera tout pour avorter la seule mesure « libérale » de la loi de finances complémentaire, qui prévoit que des investisseurs étrangers pourraient se voir concéder des terres dans un pays où 3 millions d’hectares sont en jachère-.
Alain Faujas in Jeune Afrique (extraits).
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